Stevenson, auteur écossais bien connu des adolescents, était un amoureux de la France...
1. Une fascination constante pour la France
L’auteur de Traesure Island (L’Île au trésor) est né à Édimbourg le 13 novembre 1850. Son enfance est marqué par le sceau de la fragilité ; le petit garçon, souvent malade, découvre dans les « joies » de l’enferment forcé, celle notamment de la lecture de romans d’aventure. Bientôt, il ne poursuit qu’un seul but : apprendre à écrire. Envoyé à 17 ans à l’Université d’Édimbourg pour y apprendre le métier familial d’ingénieur, le jeune homme déçoit aussitôt ses parents, plus intéressé à s’amuser et écrire qu’à étudier. Commence pour lui une fructueuse carrière d’écrivain. Son premier geste en la matière ? Signer ses ouvrages « Robert Louis Stevenson ». La francisation de son deuxième prénom n’est que visuelle puisqu’il en garde la prononciation d’origine.
On le retrouve en 1876 sur les rivières de France, entre Anvers et Pontoise, d’où est issu son Voyage en canoë sur les rivières du Nord. Ce premier passage en France lui fait découvrir l’amour. En effet, en août 1876, lors d'un séjour à Barbizon, le village des peintres (Seine-et-Marne), il rencontre Fanny Osbourne, une américaine de dix ans son aînée, mariée avec deux enfants. Ils tombent éperdument amoureux l'un de l'autre. Mais tant la distance que le manque d’argent et le scandale de cette relation les séparent.
2. Voyage d’un cœur brisé
À la suite de cet échec sentimental, Stevenson entreprend un nouveau voyage sur les chemins de France, en automne 1878, accompagné de Modestine, une ânesse. Parti de Le Monastier en Haute-Loire, leur périple dura 12 jours et se termina à Saint-Jean-du-Gard, après environ 200 km de marche. L’objectif de Stevenson est double : oublier son chagrin d'amour et aller à la rencontre du pays des camisards[1]. Il traversa ainsi les terres vallonnées du Velay, celles légendaires du Gévaudan, celles sauvages de la Lozère et enfin les vertes vallées des Cévennes. Cette aventure lui inspire le récit Voyage avec un âne dans les Cévennes (paru en juin 1879), dans lequel il avoue « en vérité, je ne voyage pas, moi, pour atteindre un endroit précis, mais pour marcher : simple plaisir de voyager ». Car cet écrivain écossais aux airs frêles est avant tout un aventurier.
"J'avais cherché l'aventure toute ma vie, une aventure sans passion, comme il en advenait aux voyageurs héroïques des premiers temps ; et se trouver ainsi, au matin, dans un coin perdu et boisé du Gévaudan, désorienté, aussi étranger à ce qui m'entourait que le premier homme abandonné dans les terres, c'était voir, comblée, une partie de mes rêves éveillés" écrivit-il alors.
En 1879, il part finalement rejoindre Fanny en Californie et l'épouse. Fidèle à son âme de voyageur, Stevenson sillonne l’Écosse et l’Angleterre avec sa femme, avant de séjourner deux ans à Hyères, en France, dans un chalet nommé Solitude. Stevenson écrira quelque temps plus tard : « Heureux, je le fus une fois et ce fut à Hyères ».
L’auteur n'est point épargné par sa mauvaise santé et meurt le 3 décembre 1894, à l’âge de 44 ans, laissant derrière lui un travail colossal composé de romans, nouvelles, articles, poèmes et récits de voyages.
3. GR70[2]
L’ouvrage de R.L.S., Voyage avec un âne dans les Cévennes, a permis à nos contemporains de retracer son périple et d’en faire un chemin de randonnée, le GR70, le plus littéraire qui soit ! Du Massif Central aux Cévennes profondes, on peut goûter le temps de quelques jours la vie d’aventurier que connut il n’y a pas si longtemps de cela notre ami écossais.
Source : Site de tourisme sur les Cévennes
[1] Les camisards sont des protestants français (huguenots) de la région des Cévennes et de la Vaunage, dans le Sud de la France, qui ont mené une insurrection suite à la révocation de l'Édit de Nantes en 1685. [2] Une association Sur le Chemin de Robert Louis Stevenson a été créée afin de préserver l’itinéraire et de nous y guider.
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